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Un cri de révolte dans la nuit

La disparition du Solex

par Kévin Cambier

mardi 15 juin 2004

Qui n’a jamais eu l’envie brutale de pousser une longue plainte cruelle et déchirante dans la nuit glacée de cette société inhumaine qui nous broie et qui nous « spolie » (reprenez votre souffle) ? Cette capacité à s’indigner, à s’émouvoir, à s’engager pour des causes qui paraissent justes n’est-elle pas justement le sain baromètre de notre humanité fuyante ? Au travers de l’engagement des écrivains énervés qui accusent à tout crin, des peintres provocateurs qui lorgnent plus loin que leur chevalet, des chanteurs dignes de la vraie Star Académie Française, bref, auteurs pensants de tout poil, les élèves ont perçu la nécessité de crier fort. De crier juste surtout. De crier pour être entendu. Mariage de l’émotion et de la raison, l’indignation nous rend plus vivant. C’est l’opération « un cri de révolte dans la nuit » que vous retrouverez sur le site pendant quelques jours. A bon entendeur !

Consultons le Robert.

- "Solex.n.m.-v.1945 ; de vélo solex, marque déposée = Cyclomoteur de conception particulièrement simple. »

Sa disparition - momentanée je l’espère - est incompréhensible. Qu’on en juge.

Le Solex ne dépassait en aucun cas, y compris sur plan incliné, les limites de vitesse. Voilà pour la sécurité. Le solex ne risquait pas, même avec un échappement libre, de troubler la quiétude citadine. Il ne laissait jamais fuser, son moteur eût-il mal vieilli, plus de fumée qu’une Gauloise bleue. Voilà pour l’environnement. Le Solex ne consommait pas, en une semaine raisonnablement occupée, l’équivalent de trois tickets de métro. Son prix d’achat était le plus bas du marché. Voilà pour la crise économique. On ne roulait pas, on musardait en Solex. Voilà pour la qualité de vie. Croyez le ou pas, le Solex était un objet indispensable pour les déplacements en tout genre.

Drôle d’engin, ce petit vélo noir un peu lourd, un peu canard, au moteur deux-temps minuscule installé devant le guidon et qui entraînait par un galet la roue avant. Deux coups de pédalier pour lancer l’engin, une pression pour descendre le moteur sur la roue au démarrage. Et à l’arrivée, un coup de pouce, puis le moteur qu’on relevait. Personne n’a jamais conçu d’engin mécanique aussi simple. Tout adolescent - comme moi - capable de souffler dans un filtre pour le nettoyer pouvait en assurer l’entretien. La classe, quoi.

Maintenant, les petits poulains remplacent les vieux pur-sang, ainsi a-t-on créé le scooter capable de démarrer d’un tour de clé...

Eh oui ! Le Solex n’a plus sa place dans la société, il est devenu une antiquité, un objet sans valeur. Donc, moi qui vous parle, je vous le demande comme un service : faites l’effort de relancer les ventes du Solex !

Kévin Cambier, Troisième A

Messages

  • Non, le Solex ne meurt pas. Dans le 52 il existe des jeunes et des moins jeunes comme moi qui aiment sentire la solexine. Dans le département, il y a des courses organisées par différentes associations ex : les 6h de Orges (le Bol d’Orges), les 24h de Chaumont.....

    Dans ces compètes, il y a 4 catégories :
    origine, origine amélioré, proto et super proto. Des équipages de toute la France participent à ces courses même des Allemands et des Américains.

    Pour participer a ces courses, nous avons créé une association 1901, le SOLEX SONCOURTOIS dont je suis le président. Nous comptons une vingtaine de menbres de 14 à 45 ans.

    Notre objectif est de participer à ces courses en origine amélioré pour débuter. Mais nous avons en préparation, un moteur super proto qui tournera, vibrera, dés que nous aurons réunis les moyens nécéssaires.

    Dans toutes les catégories, nous sommes obligés de conserver le principe de base du moteur Solex : entrainement par galet, vilebrequin avec bielle pendante, et cylindrée. Ceci pour la règlementation de base, mais il y a d’autres points.

    Si vous souhaitez d’autres infos, je reste à votre disposition.

    J’espère que mon petit article n’a pas été trop ennuyeux et à bientôt.