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Un cri de révolte dans la nuit

Défense d’ivoire

Par Nathalie Scherrer

lundi 24 mai 2004

Qui n’a jamais eu l’envie brutale de pousser une longue plainte cruelle et déchirante dans la nuit glacée de cette société inhumaine qui nous broie et qui nous « spolie » (reprenez votre souffle) ? Cette capacité à s’indigner, à s’émouvoir, à s’engager pour des causes qui paraissent justes n’est-elle pas justement le sain baromètre de notre humanité fuyante ? Au travers de l’engagement des écrivains énervés qui accusent à tout crin, des peintres provocateurs qui lorgnent plus loin que leur chevalet, des chanteurs dignes de la vraie Star Académie Française, bref, auteurs pensants de tout poil, les élèves ont perçu la nécessité de crier fort. De crier juste surtout. De crier pour être entendu. Mariage de l’émotion et de la raison, l’indignation nous rend plus vivant. C’est l’opération « un cri de révolte dans la nuit » que vous retrouverez sur le site pendant quelques jours. A bon entendeur !

Mesdames et messieurs,

J’écris cette lettre dans un seul but : protester ! Oui, je proteste. Je proteste contre les braconniers qui chassent les éléphants pour leurs défenses.

Je proteste contre les autorités inactives chargées de surveiller ce trafic infâme.

Je proteste également contre les gens qui achètent l’ivoire, sous toutes ses formes, sans penser que l’acquisition de cette matière vaut beaucoup plus cher que l’argent qu’ils déboursent, incitant ainsi les chasseurs à poursuivre leur entreprise immonde.

Enfin, je proteste contre certains pays qui veulent rendre ce crime légal, pour pouvoir tuer et écorcher sans aucun remord.

Est-ce que le port d’un bracelet ou la possession d’une statuette en ivoire se révéle être d’un intérêt supérieur à celui de la survie d’une espèce ? Saviez-vous que ces meurtres infernaux ont abouti, en 1920, à la survie de seulement 120 éléphants pour toute l’Afrique du Sud ? Heureusement, cet Etat a pris les dispositions nécessaires et, en 1992, 10 000 éléphants ont été recensés. Evidemment, nous sommes loin du compte de départ mais devons-nous répéter les erreurs du passé ?

Certains pays comme la Grande-Bretagne ou la Suisse militent activement pour que l’on autorise à nouveau le commerce de l’ivoire. Non, il ne faut PAS le permettre !! A court terme, cela entrainerait l’extinction totale de l’espèce et constituerait un drame écologique. En effet, c’est grâce aux éléphants que certains végétaux se développent beaucoup plus rapidement.

J’ai une dernière question à vous poser :

Que nous ont-ils fait ? Qu’ont fait ces pauvres bêtes pour se retrouver mutilées ou pourchassées et exterminées sans répit ? Qu’ont-elles fait, je vous le demande ? Je vais vous répondre : Rien ! Elles n’ont strictement rien fait, elles existent, c’est tout, mais à quel prix ? Et combien de temps pourront-elles encore survivre si nous restons plantés là, les bras ballants et le regard indifférent ?

Mesdames et messieurs, j’ai une dernière requête à vous soumettre : Si je récolte plus de 20 000 signatures au bas de toutes les affiches publiées, nous serons à même de prouver au monde entier notre passion pour ces animaux. J’enverrai cette lettre au ministère de la défense et la loi pourra être modifiée en leur faveur, les protégeant durablement.

Posez-vous seulement encore cette question :

L’éléphant se fait rare sur cette terre mais est-ce que ses défenses d’ivoire sont une raison suffisante pour fermer les yeux ? Pour ne plus "ivoire" ?

Merci d’avance. Je vous souhaite une bonne journée.

Par Nathalie Scherrer


Voir en ligne : Pour en savoir un peu plus...


Toutes les informations et les chiffres donnés dans ce texte sont exacts mais datent déjà de deux ou trois ans. Mobilisez-vous contre ce massacre révoltant !