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Un cri de révolte dans la nuit

La Liberté des Adolescents

Par Maud Banon

lundi 10 mai 2004

Qui n’a jamais eu l’envie brutale de pousser une longue plainte cruelle et déchirante dans la nuit glacée de cette société inhumaine qui nous broie et qui nous « spolie » (reprenez votre souffle) ? Cette capacité à s’indigner, à s’émouvoir, à s’engager pour des causes qui paraissent justes n’est-elle pas justement le sain baromètre de notre humanité fuyante ? Au travers de l’engagement des écrivains énervés qui accusent à tous crins, des peintres provocateurs qui lorgnent plus loin que leur chevalet, des chanteurs dignes de la vraie "Star Académie Française", bref, auteurs pensants de tout poil, les élèves ont perçu la nécessité de crier fort. De crier juste surtout. De crier pour être entendu. Mariage de l’émotion et de la raison, l’indignation nous rend plus vivant. C’est l’opération « un cri de révolte dans la nuit » que vous retrouverez sur le site de manière récurrente. A bon entendeur !

A l’adolescence, nous voulons plus d’indépendance. Nous trouvons cela normal, mais nos parents sont toujours sur notre dos pour nous retirer nos libertés les unes après les autres. Ils cherchent à avoir le contrôle sur nous et je pense que plus ils sont présents, plus cela nous rend rebelles.

Un vendredi soir, j’allais tranquillement regarder un film et mes parents me forcent aussitôt à aller au lit pour que je sois en forme un samedi matin où je ne vais même pas à l’école ! Je jure que cela est une grande injustice qu’il ne faut pas négliger ! En moi, ce soir-là, c’était comme si un feu s’était allumé et qu’il n’était pas prêt de s’éteindre.

J’étais abattue dans un premier temps mais peu à peu, avec du recul, je me suis rendue compte que les parents exercent sur leurs enfants un abus de pouvoir inimaginable.
C’est pourquoi je dénonce cet abus de pouvoir en disant que tous les enfants ont le droit à un minimum de liberté afin qu’ils apprécient leur enfance et leur adolescence.

Je dénonce donc l’ordre de devoir aller se coucher tôt, qui est un ordre abusif et vraiment sadique.

Je dénonce l’ordre de devoir toujours travailler pour l’école ou pour les tâches ménagères de la maison car les enfants ont eux aussi le droit à des temps de loisirs.

Je dénonce l’ordre de devoir ranger sa chambre car le fait d’avoir du désordre (ou une manière de rangement un peu créative) est important pour l’ouverture d’esprit des jeunes.

En somme, je dénonce le devoir d’obéir à des parents plus sévères que ne l’étaient leur propre parent et que l’abus de pouvoir qu’ils exercent sur leurs enfants est un acte de torture psychologique intolérable.

une adolescente en colère et en manque de liberté

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