JB Vatelot

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Le projet i.com en action

Stage d’apprentissage n°2

De l’image au commentaire...

lundi 19 avril 2004

Jeudi 29 et vendredi 30 janvier, M.Gorvan est venu poursuivre le stage avec la classe de 6°i.com sur le travail du reportage vidéo. Le détail des opérations de deux journées bien (mais vraiment) bien remplies... Par la Classe de Sixième i.com.

Le jeudi 29 janvier, alors que la neige venait de paralyser notre belle région de manière assez soudaine, les 6°i.com ont accueilli M. Gorvan pour la deuxième session vidéo de l’année, qui doit les conduire, rappelons-le, à réaliser un plateau-télé dans des conditions professionnelles à La Roche sur Yon. Et la télé, décidément, ça ne s’improvise pas !

Les 7 mercenaires ? Non, les 6° i.com !

DES PRISES DE SON...

L’interview, ça fait quel effet ?

Les 6i.com ont appris à connaître les différents micros que l’on peut utiliser sur un tournage. Ils ont aussi pratiqué quelques interviews, qui sont des éléments nécessaires à la confection d’un reportage. Aller vers l’autre, s’intéresser à lui, à son métier, à son environnement, à ses mots et à son langage, constituent les messages de cet enseignement particulier. L’image ne vaut pas tout, elle a besoin d’être accompagnée parfois. Frédéric nous rappelle quelques règles techniques essentielles qu’il ne faudra pas perdre de vue pour réussir les entretiens :

« Monsieur Gorvan nous a montré trois sortes de micro comme le micro-cravate, le micro LEM et le micro d’ambiance. Nous avons commencé par installer le micro cravate puis nous avons posé des questions à un camarade, sans bruit d’abord puis le même essai avec un bruit de fond plus important. On n’entendait alors que celui qui parlait quand on a mis l’enregistrement. Avec le micro LEM (sans et avec bruit), on entendait seulement à moitié les bruits. Et enfin le micro d’ambiance, sans et avec bruit, on n’entendait plus rien, juste les sons aux alentours. Ces micros servent à certains moments lors des reportages sur le terrain, des micros qu’il faut savoir choisir, ainsi le micro LEM est utile dans un lieu pas trop bruyant, le micro-cravate dans un lieu plus bruyant pour une interview au calme, et le micro d’ambiance dans un lieu calme. Lorsque nous irons faire nos reportages, il faudra choisir le bon micro et nous adapter à l’endroit où nous nous trouverons. »

DES PRISES DE VUE...

Après des bouts d’essai supplémentaires sur la pose du micro, les élèves ont pu mettre en pratique quelques acquis du premier trimestre, sur les cadrages et les échelles de plan notamment. Des minis tournages par groupe de quatre ont eu lieu sur la place ronde et la place de la République en fin d’après-midi. La consigne exacte consistait à réaliser des reportages sur la ville de Toul afin de montrer qu’il n’y avait personne à cause de la neige. Même le collège Jean-Baptiste Vatelot était désert !

La recherche du cadre parfait

L’image, qui montre tout habituellement, peut ainsi masquer la vérité, si les cadreurs sont malins et talentueux ! Une découverte fondamentale dans le domaine de l’image, puisque l’image elle-même peut mentir, peut être manipulée. Les élèves reviennent sur cette consigne inhabituelle, travaux pratiques à l’air libre, et sur cette « écriture » de la caméra :

« Nous sommes allés sur la place ronde afin de faire des prises de vue avec de multiples plans variés, dans le but de faire croire à ceux qui regarderont le film que la ville était déserte (mais ce n’était bien sûr qu’une simulation). Par la suite nous sommes rentrés dans le collège pour filmer encore quelques plans, dans le même but. Pour aller à la Roche sur Yon, il faudra savoir filmer des plans lisibles, fixes comme des photos, et stables surtout. Ce sont là des règles essentielles pour réaliser de bons reportages. Nous aurons aussi des interviews de personnes à faire. Savoir poser des questions est donc primordial. »

LE TRAVAIL DE JOURNALISTE

Le vendredi matin, avec M. Gorvan, les 6° i.com ont vu et analysé des reportages vidéo, sans commentaire d’abord puis avec commentaire, afin de comprendre le rôle déterminant de ce dernier. En effet, si l’on dit parfois que "les images se passent de commentaire", rien n’est plus faux, car l’image abuse de nos sens visuels, et nécessite des explications qui passent par le canal auditif. Il est donc nécessaire de réfléchir au choix des mots, à leur sens, à ce que nous dit l’image et à ce qu’elle ne nous dit pas.

Le travail de l’image

Les exercices consistaient surtout à deviner la teneur du commentaire, à créer une amorce écrite (une situation initiale qui correspond aux grandes questions auxquelles le texte doit répondre - où, quand, qui, quoi ?) sur des images que les élèves découvraient. Des essais pratiques qui sont la base de l’écriture journalistique audiovisuelle... mais aussi le travail d’écriture demandé en Français à des élèves de sixième. C’est ce qu’on appelle le schéma narratif où l’on met en évidence la structure du récit, à travers des lectures tout au long de l’année, et des exercices variés d’écriture. Ce croisement des compétences est source de richesse pour l’élève et pour les enseignants, car l’objectif à atteindre n’est pas un dispersement des énergies. Il renforce au contraire les exigences, crédibilise les démarches et donne du sens au travail à accomplir...

DU MONTAGE AU COMMENTAIRE AUDIO

Ensuite, les élèves ont pu pratiquer le montage vidéo sur les prises de vue qu’ils avaient réalisées la veille sur la ville de Toul et sur le collège Jean-Baptiste Vatelot. L’après-midi, ils ont écrit le commentaire audio sur le film pour mettre en pratique ce qu’ils avaient appris. Douloureux accouchement de l’écriture où chacun panique devant la feuille blanche. Certaines méthodes sont proposées. Chacun se saisit d’une idée, d’une phrase, d’une amorce qui est développée par un autre. Le travail en équipe commence à prendre vie. Lentement.

Une belle image... de travail

Voici les exemples de commentaires audio que les différents groupes ont écrits, non sans mal parfois :

- « Ce matin à Toul, pas un chat ne rôdait dans les rues. La neige est tombée en abondance toute la nuit. Aujourd’hui aucun ramassage scolaire n’a eu lieu en Meurthe-et-Moselle et un collège est resté fermé. Habituellement, le collège est bondé d’élèves, excités à l’heure de la récréation. Les couloirs et les classes sont déserts tout comme la cafétéria. »
(Damien, Frédéric, Carolane, Mandy et Pauline)

- « Dans la nuit de mercredi à jeudi, la neige est tombée sur toute la France et plus particulièrement dans une petite ville de Lorraine, à Toul. On mesure déjà les dégâts causés par les intempéries. Il est tombé jusqu’à 50 cm de neige. Voici l’école JBV où les portes ont été fermées, faute d’élèves. »

- « A Toul et sa région, les bus ne passent pas. Les voitures son recouvertes de neige ainsi que les arbres. A l’école Jean-Baptiste Vatelot, le sentiment est atroce. Les classes sont vides, même la cour est déserte. Il faudrait penser à écrire une lettre à la mairie pour qu’elle prenne les précautions nécessaires afin d’éviter une pareille catastrophe. »
(Christophe, Joris, Julian, Romain, et Marc-Alexandre)

- « Le 29 janvier 2004, toute la Meurthe et Moselle a été enneigée. Il y avait peu de monde dans la ville de Toul. A cause de l’absence de ramassages scolaires, de la température à - 1° et du dangereux verglas, tous les collégiens, les collégiennes et les professeurs de Jean-Baptiste Vatelot se sont fait remarquer par leur absence. Personne donc dans les couloirs et dans les classes. »
(Florian)

DERNIERES MINUTES D’ANTENNE

Les élèves, en bout de chaîne du reportage, se sont installés dans la salle 8. Les films montés ont été projetés sur l’écran blanc, tandis qu’un élève volontaire, ou parfois désigné (mais pourquoi moi ? Qu’est-ce que je vous ai fait au juste ?), lisait le commentaire qui avait été écrit par le groupe. Les mots sont-ils les bons ? Le timing est-il juste ? Quelle(s) impression(s) retire le spectateur de ce qu’il a vu et entendu ?

C’est le métier qui rentre !

Le retour est immédiat, et cette fois-ci, ce sont les commentaires de Jean Gorvan que l’on entend dans la classe. Le bilan des deux journées a lieu dans la précipitation des dernières minutes. Les 6° i.com auront à mettre en pratique toutes ces notions et compétences pour relever le défi qui les attend au mois de mai sur le littoral vendéen. Un élève donnera-t-il le mot de la fin, peut-être ?

« A la fin de la dernière heure, nous avons même eu des croissants gratuits. Non, mais quelle journée ! ».

Et oui, retour à une réalité plus banale, on avait oublié, dans « plateau-télé », il y a aussi « plateau ». C’est le mot de la faim, quoi !


Les élèves de la classe de 6° i.com se rendront à La Roche sur Yon et aux Sables d’Olonne du 3 au 7 mai 2004 pour réaliser leurs reportages et leur émission de télévision. Merci à tous ceux qui soutiennent leur action...

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