JB Vatelot

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Les bons contes font les bons amis

Les deux princesses

un récit de Florian Lorange, légèrement remanié...

lundi 12 janvier 2004

Le conte est un récit imaginaire se situant à une époque lointaine dans des régions indéterminées. Certes, la définition est sans appel, mais un brin de fantaisie n’a jamais nui à la logique narrative. Démonstration immédiate. Abracadabra !

Il y a fort longtemps de cela, dans un petit château isolé du monde, vivaient deux princesses qui se nommaient Aélis et Rosaline. Aélis était si belle et si douce qu’elle en faisait devenir verte de rage Rosaline, sa sœur jalouse. Cette dernière était si laide, si peu aimable qu’elle faisait fuir tout le monde. Il faut peut-être ajouter que son haleine fétide y était pour quelque chose. On lui prêtait d’ailleurs quelques talents de sorcellerie, mais rien n’était fondé.

Un jour, Aélis se présenta dans la grande salle à manger devant Rosaline avec Monsieur Sire Nicolas des Patriotes (son prince) à son bras et elle lui dit ceci :

« Rosaline, je vais partir, partir loin, très loin avec Nicolas que j’aime ».

Mais quand la jeune princesse heureuse se retourna, elle ne vit pas que sa soeur avait l’air très mécontente. Elle fulminait même, de la fumée sortait de ses narines. Elle prit dans sa poche un morceau de bois et prononça une incantation. Aélis tomba en un instant lourdement sur le sol puis disparut comme par enchantement (en fait, c’était bien un enchantement !). Où était-elle ? Nul ne le savait.
Ses parents pleurèrent sa disparition brutale, puis les années passèrent sans que Rosaline se fasse punir, ce qui paraît véritablement injuste...

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Le bon roi Mathias Zéro


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Bien plus tard, alors qu’un chevalier-prince allait à la chasse aux colibris hargneux dans la forêt profonde, il aperçut au loin une cabane de pierres blanchâtres. Il décida alors d’aller voir ce qu’il y avait à l’intérieur car la curiosité avait toujours été son principal défaut. Mais dans l’antre obscur, subitement, un dragon menaçant surgit de nulle part avec un couteau-suisse en guise d’épée. Le beau prince trop curieux ne tourna point les talons et décida de se battre comme un fauve. Après quelques heures de combat héroïque, le dragon mourut dans un dernier râle. Puis le héros invincible se battit contre une meute de loups affamés, un ours adulte, une compagnie de CRS et enfin contre un sorcier malveillant, car ils le sont toujours, malveillants. Quand même, c’est fou ce qu’on trouve comme ennemis dans une cabane aussi petite !

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Un chevalier courageux


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Tout était enfin fini, il ne risquait plus rien (c’est ce qu’il pensait, mais méfions nous de l’eau qui dort et qui dîne à la fois...).
Le prince s’approcha avec prudence de la cabane. Il n’y avait ni serrure ni cadenas. Il ouvrit la porte et une magnifique princesse surgit, recouverte, il est vrai, de quelques toiles d’araignée. C’était Aélis encore plus belle qu’avant même si cela faisait cent ans qu’elle était enfermée, et elle semblait en avoir toujours vingt. Le sortilège de Rosaline avait provoqué ce sommeil magique, mais la vue de ce beau prince suffit à effacer le chagrin de la princesse qui avait perdu tous les membres de sa famille et souffrait d’une amnésie chronique.

De retour au palais, Mathias 2ème (petit-fils de Monsieur Sire Nicolas des Patriotes) épousa Aèlis. Il vécurent heureux et eurent trois enfants. On dit qu’ils vivent encore de nos jours, mais nous n’en sommes pas sûr à cent pour cent. On raconte tellement de choses invraisemblables dans les contes que nous resterons prudents...

Signé : LE BOUFFON VERT