JB Vatelot

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Nouvelle policière

Meurtre à la cathédrale

mardi 27 mai 2003

Dans le cadre des itinéraires de découvertes, les élèves de 5ème devaient réaliser une nouvelle policière au Moyen-Age.

n cet an de grâce 1367, je me promenais tranquillement dans les rues de Toul. Je m’appelle Farid et j’ai 16 ans. Les romains m’ont fait prisonnier pendant leurs conquêtes. Ils m’ont enfermé dans une prison à Rome mais je me suis évadé.
Avec mon ami Dimitri, qui vit lui aussi à Toul, nous ne nous doutions pas que nous allions être conduits à mener une enquête difficile
Tout commença le mardi 12 juillet. Un homme a frappé à ma porte dans la nuit. Je me suis levé, puis-je suis allé ouvrir. A ma grande surprise se fut le messager de l’évêque de Toul.

Il m’a dit :
« -Monsieur, je viens pour vous dire qu’il y a un mort à la cathédrale.

-De qui s’agit-il ? ai-je demandé.

-De l’artisan forgeron Mathieu, le mari de la blanchisseuse, affirma le messager.

-J’y vais tout de suite, dis-je.

L’homme me dit, avant de repartir :

-Au revoir monsieur. »

Je suis parti m’habiller à toute vitesse ; je suis ensuite sorti de mon domicile en courant et je me suis arrêté dans la rue du Murot. En effet mon ami Dimitri était là. Je lui ai expliqué la situation et il a voulu m’accompagner.

Tous deux sommes allés à la cathédrale Saint-Etienne à l’endroit même du meurtre.
Nous sommes arrivés devant la porte de cette immense bâtisse en construction.
Il faut faire très attention car elle est encore en construction, il y a des pierres ; des outils de sculpteurs et des crevasses dans la terre ainsi que des planches de bois. Les pierres de la cathédrale risquent de tomber car elle ne sont pas toutes fixées.Nous avons réussi à nous frayer un chemin parmi les ouvriers et les innombrables crevasses dans le sol.

J’ai poussé la grande et lourde porte en bois clair et je ne savais pas ce qui nous attendait derrière si ce n’est la victime.

Nous allons jusqu’à la nef, là il y avait une odeur de bougie. Ensuite, une personne s’est dirigée vers nous, et nous a accompagné jusqu’au cadavre du sieur Mathieu. Le malheureux avait un couteau planté dans le dos, juste entre les deux omoplates.

Mon ami Dimitri me dit :

« - Cela m’a bien l’air d’un meurtre !

- Je suis entièrement d’accord avec toi, lui ai-je répondu. »

Je me suis alors rappelé que Matthieu venait d’hériter de l’argent de sa mère, qui était très riche. Peut-être que l’assassin était jaloux de cette fortune. Je retire délicatement le long couteau et je m’aperçois que ce n’est pas un couteau de cuisine. On dirait celui d’un boulanger, mais lequel ? Il n’y a pas loin d’une dizaine de boulangeries à Toul. Nous nous dirigeons vers un fidèle paroissien qui passe tout son temps à prier. Je lui demande :

« - Etes-vous au courant de la mort du sieur Matthieu ?

- Moi non, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, il faudra demander à l’évêque, me répondit-il.

- Quand sera-t-il là, s’il vous plaît ?

- Il est là tous les jours, dès l’aube jusqu’au milieu de l’après-midi.

- Merci beaucoup, lui dis-je. »

Et nous repartons en regardant la haute bâtisse en construction. Il se faisait tard maintenant et il était temps d’aller nous coucher. Du coup, il fut décider que Dimitri viendrait dormir chez moi. Nous en saurons certainement plus demain.

Le chant du coq de la ferme voisine se fit entendre. Je me lève et je vais réveiller Dimitri qui dort dans la pièce voisine. Nous nous dépêchons de nous laver et de nous habiller. Nous nous rendons très vite à la cathédrale. L’air qui nous entoure est frais mais l’ambiance est triste dans l’enceinte de la ville depuis l’annonce de la mort de Matthieu ?

Nous partons jusqu ’à la cathédrale. L’air qui nous entoure est frais. Nous passons par le cloître qui nous mène à l’intérieur de la cathédrale. L’évêque est là. Il est à côté du corps qu’il a recouvert d’un long tissu. Je l’interroge :

« A quel moment de la journée s’est passé le meurtre ?

- Cela s’est produit en fin d’après-midi, lorsque je m’apprêtais à partir, une grande et grosse silhouette d’homme se fit entrevoir puis disparue. Ensuite, je me suis approché de la victime qui était le sieur Matthieu et j’ai envoyé mon messager vous avertir, me répond l’évêque. »

J’avance autour du mort et je vois des miettes de pain. Je me suis dis que l’assassin devait être dans le métier de la boulangerie. Sur la quinzaine de boulangerie existantes dans la ville et ses alentours, sept ou huit sont dirigées exclusivement par des hommes. Nous repartons une fois de plus pour interroger plusieurs personnes et témoins. Sur le chemin Dimitri me dit :

« Mais le lundi les boulangeries sont fermées.

- Oui ! Sauf trois, celle de la dame Rinaldo, la femme du bûcheron. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’elle. N’oublie pas que l’évêque a vu un homme ; ensuite, il y a le sieur Guillemin, allons le voir Dimitri.

-  Je te suis Farid. »

Sur le chemin, nous avons croisé des enfants qui jouaient avec de petits soldats de marbre. Un jouet que l’on retrouve dans les grandes familles de seigneurs.
Une fois arrivé à la boulangerie, le propriétaire ressemblait fortement à la description de l’évêque. Dimitri était certain que l’on avait trouvé le coupable, mais une personne âgée qui avait entendu l’interrogatoire nous a affirmé que Monsieur Pierre Guillemin lui avait vendu un pain à l’heure même où a eu le lieu le crime. Il ne reste donc qu’une seule boulangerie, celle du sieur Tristan.

Pendant que Dimitri l’interrogeait, j’inspectais le four. Rien du tout ! Le boulanger me répète qu’il était bien là, et d’un seul coup, un souvenir me revint en mémoire ! Le sieur Matthieu, par son témoignage concernant une affaire de vol, avait contribué à faire emprisonner le fils des Rinaldo.

« Mais oui !! Me dis-je.

- Que se passe-t-il ?

- Rappelle-toi Dimitri ! Le mari de la dame Rinaldo est grand et gros, tout comme la description de l’évêque concernant le meurtrier ! Et c’est probablement pour se venger de Mathieu qu’il a décidé dès que l’occasion se présentait de le tuer !

N’oublie pas qu’il s’agissait de son fils unique. Et rappelle-toi à quel point il lui en voulait de l’avoir envoyé au fond d’un cachot !

- Oui, je m’en souviens mais je ne pense pas que ce soit lui car il y a des miettes de pain à côté de la victime.

- Je dois aller vérifier quelque chose, suis-moi et dépêche-toi ! ai-je crié à son attention. »

Nous atteignons rapidement la cathédrale et je cours jusque sur les lieux du crime. C’est alors que je regarde de plus près les miettes de pain ?

« Je m’en doutais !! dis-je à Dimitri.

- Qui a-t-il ? me demande Dimitri.

- Les miettes ! Ce ne sont pas des miettes de pain mais de la sciure !!!! »

Nous retournons donc chez les Rinaldo. Ils étaient là, tous les deux. Nous profitons de l’instant pour les interroger et nous percevons leur inquiétude. Pendant que je questionne la dame, le bûcheron, nerveux, en profite pour s’échapper. Je me lance à sa poursuite. Nous sommes dans la rue Mi-Châtel et le fuyard continue son échappée le long des remparts et se dirige vers la cathédrale. Le souffle coupé, il termine sa course à l’entrée du lieu saint.

Il se place à côté du mort et crie :

« Je n’irais pas au cachot, plutôt mourir !

- Non !! Ne faites pas cela !! »

Sur ces mots, il se plante l’arme du crime dans le coeur. Je ne savais plus comment réagir. La dame Rinaldo confirma mon enquête et je fus félicité par l’évêque.
Quelque temps après, l’évêque vint me rendre visite accompagné par le roi Charles V le sage en personne ! Ils m’emmenèrent dans le jardin du cloître : je le trouve toujours aussi beau ! Le parfum des fleurs et des plantes me remplisse alors de joie en cet instant si particulier. Là, des moines nous encerclent et le roi me dit :

« Farid ! Tu as prouvé ton courage et ta droiture, je te fais donc soldat de ma garde personnelle et ton ami sera ton fidèle serviteur.

- Merci sir. lui répondis-je simplement. » Et je lui rendis hommage selon la coutume féodale.

Et après ceci, il y eut une grande fête en mon honneur.

Peinture anonyme du Moyen-Age.

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