Les cigognes sont… de retour !

L’ouverture régulière des fenêtres garantit la qualité de l’air. Elle peut réserver des surprises à ceux qui oublient de les fermer ! C’est ce qui arrive à l’équipe de l’école Jean-Baptiste VATELOT.

Quelle ne fut pas la surprise des personnels de l’établissement chargés de fermer la maison le soir ! Un intrus peu ordinaire s’est échappé par la fenêtre du bureau de direction, affolé par le bruit des portes qui se ferment… Une cigogne apeurée a pris son envol depuis le bord de la fenêtre avant de survoler les toitures sous le regard médusé d’Alicia et Carine.

Elles n’étaient pas au bout de leur surprise. Souhaitant constater les dégâts, elles sont montées dans le bureau du directeur. Tout y était en place, tout était resté en état… si ce n’est un énorme nid construit sur la table. Des branchages tressés, ajoutés les uns aux autres forment un immense cercle creusé au milieu. Au centre, des branches plus fines, de la mousse encore verte, des grandes herbes à peine sèches abritent cinq œufs tout blancs, déposés les uns à côté les uns des autres…

Mais quelle idée de venir nicher dans l’école ? … Dans le bureau du directeur ? Depuis Saint Gengoult, ont-elles observé les nombreux parents qui accompagnent leurs enfants chaque matin et qui nous les confient chaque jour ?

Apparemment, elles n’ont pas repéré que les parents viennent aussi chercher leurs enfants chaque soir. Le nid est toujours là et les œufs attendent, les parents cigognes n’ont pas daigner monter le bout de leur bec.

L’équipe de l’école Jean-Baptiste VATELOT, toujours aussi réactive, s’est réunie d’urgence pour décider de la réponse à apporter à cette situation inédite. Leur sens de l’éducation allait-il s’arrêter aux enfants ?

L’incubation des œufs de cigognes dure 33 jours, soit près de 5 semaines… à une température proche de 37 degrés. C’est cette dernière donnée qui a suscité l’idée de… couver les œufs.

Voici les résolutions prises

Pendant l’incubation

Chacun des membres de l’équipe éducative prendra le relais au cours de la journée pour tenir les œufs à une température de 37 degrés.

Les parents seront sollicités pour les nuits. Si chacun vient s’allonger autour des œufs 4 heures, trois parents seront suffisants pour une nuit. Les volontaires sont priés de contacter le 06 59 59 59 59, un numéro spécialement réservé à ce projet.

Chaque volontaire devra surveiller sa température. En cas de fièvre, l’incubation pourrait devenir cuisson.

Après l’éclosion

Les tours de garde se poursuivront pendant la journée. Pour ne pas dérouter les petites cigognes, pour éviter qu’elles ne s’habituent à la présence humaine, les personnels et les parents volontaires mettront les costumes présentés ici.

La nuit, les cigogneaux dorment. Nous veillerons tout de même à ce que la dernière personne présente en fin de journée puisse leur chanter une berceuse en Alsacien, c’est la garantie d’une nuit calme.

Classe après classe, les enfants seront sollicités pour aller se promener en campagne et rapporter tout ce qui sera nécessaire à leur alimentation : insectes, grenouilles, souris… Si des parents sont adeptes de la pêche, nous leur serions reconnaissants de nous remettre les poissons les plus petits. Même si on dit communément que ce sont les plus gros qui passent le mieux, ce n’est pas vrai pour l’alimentation des cigognes.

60 jours après l’éclosion

Le chef de corps de la base aérienne de TOUL-OCHEY a déjà donné son accord et nous l’en remercions. Des pilotes expérimentés viendront régulièrement à l’école pour les premières leçons de vol.

Au moment de la migration, un vol d’entrainement sera organisé pour conduire nos oiseaux vers le Sud. Il ne leur sera pas évident de trouver le détroit de Gibraltar, passage pourtant obligatoire.

Cet avion sera réhabilité pour l’occasion. Les nouveaux modèles risquent de transformer l’épopée en rôtisserie.

Nous espérons que cette initiative ne perturbera pas trop le bon déroulement de la classe et nous remercions toutes les bonnes volontés pour leur participation à ce sauvetage « éducatif ».