JB Vatelot

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Une projet moderne du XVIII° siècle

Jean-Baptiste VATELOT

samedi 21 décembre 2013, par Philippe Lemaire

L’Ensemble scolaire porte le nom de son fondateur, Jean-Baptiste VATELOT. Ce prêtre toulois organise les premières écoles de la Doctrine Chrétienne pour les filles de la campagne lorraine. Son projet garde sa modernité au travers des siècles.

Une région dévastée

A la fin du XVII° siècle, le duché de LORRAINE que Louis XIV lui même n’a pas pu annexer à la France, a vécu des années très difficiles : guerres, dont celle de Trente Ans, occupations, brigandages, incendies, famines et épidémies de peste.

La nature s’en est mêlée avec des hivers très rudes, voire terribles. Les puits gelaient, la nourriture placée près du feu et le pain devaient être débités à la hache. Dans la forêt, les chênes se fendaient de bas en haut sous l’attaque du gel, tandis que les loups s’approchaient des villages...

Quant on put recenser la population, à la fin du siècle, elle était réduite de moitié par rapport à celle de 1630.

Premières écoles

Une fois le calme revenu, les écoles de villages, pour les garçons, fonctionnent régulièrement. Depuis le Concile de Trente, l’instruction est l’une des principales préoccupations de l’Eglise. Ils sont plusieurs prêtres à s’en soucier dans les villages des environs de Toul. Le “bon père Varnerot”, curé de Lucey, ne se résoud pas à voir les jeunes épouses signer leur nom d’une croix au bas du registre des mariages, car elles n’ont pas “l’usage d’écrire”. Avec ses nièces, il crée la première école pour les filles en 1686.

Pierre tombale du Père VARNEROT, fondateur de l’école de LUCEY

Jean-Baptiste Vatelot (1688-1748) était prêtre dans le Toulois à la fin du XVIIème siècle et pendant la première moitié du XVIIIème siècle. Natif de Bruley, un village tout proche de Toul, il est à l’origine du développement et à l’organisation des écoles pour les filles des campagnes dans le Toulois.

Jean-Baptiste VATELOT

Le Père VATELOT place les maîtresses d’école en demandant aux Assemblées de villages de leur fournir le nécessaire : logement, céréales, bois de chauffage, salaire... S’il n’obtient pas cette “modeste aisance”, il n’y place personne. Ces jeunes femmes qui soignent aussi les malades et qui accueillent les mamans dans des ouvroirs sont considérées par lui comme des “diaconesses” des temps anciens.

La maison école de BRULEY

Nommé administrateur des Ecoles par Mgr Bégon, en 1721, ne fait que rendre légale la fonction qu’il remplissait déjà.

Pierre tombale du Père Jean-Baptiste VATELOT dans le cloitre de la cathédrale de TOUL

La formation des maîtresses

La grande originalité de Jean-Baptiste Vatelot est d’avoir compris l’importance de la formation des maîtres et des maîtresses. Pour lui, il ne suffit pas de savoir lire, écrire et compter pour enseigner. Il a fondé une “Mère-École” à Toul, pour cette formation à la fois humaine, professionnelle et spirituelle. Il veillera à ce que chaque année, les maîtresses puissent venir se ressourcer et se former à la “Mère-École”.

TOUL

Une novice qui fera parler d’elle.

En 1807, venant de Saint Mihiel (Meuse) Françoise de Faillonnet arrive au noviciat. C’est une âme bien trempée. Elle a vingt neuf ans. Chez elle, elle a vu ses parents cacher des prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé qui aurait fait d’eux des fonctionnaires, coupés de Rome (1790).

Elle devient supérieure générale de la Congrégation en 1821 et le restera jusqu’en 1855. Un record ! Il est difficile de résumer une oeuvre aussi imposante. Bâtisseuse, elle fait ériger la chapelle et le bâtiment du noviciat. Elle rédige des ouvrages et des lettres sur la spiritualité de la religeuse enseignante, aidée, en partie, par le père Mougenot, supérieur ecclésiastique de l’Institut. Elle réforme le noviciat.

Elle facilite l’expansion de la Congrégation vers la Belgique, le Luxembourg et même l’Algérie : Constantine, en 1841.

Décédée en 1856, mère Pauline de Faillonnet est légitimement considérée comme la deuxième fondatrice de la Doctrine Chrétienne.

La Doctrine chrétienne, présente en Europe et dans le monde.

Jean-Baptiste VATELOT fonde la Congrégation des sœurs de la Doctrine Chrétienne dont la maison-mère se fixe à Nancy. L’expansion est rapide en Lorraine : les maisons se multiplient et dépassent rapidement les frontières. En Belgique, une première implantation se fait à Bouillon en 1778 puis en 1833 à Virton. Au Luxembourg, les premières sœurs de la Doctrine Chrétienne fondent les communautés d’ Eich et de Wiltz en 1841.

La cathédrale de TOUL

Aujourd’hui, les Sœurs de la Doctrine chrétienne sont notamment présentes dans trois établissements scolaires de France :
• à Beaune (Saint Coeur)
• à Toul (ensemble scolaire Jean Baptiste Vatelot)
• à Strasbourg (la Doc).

Elles exercent aussi leur mission de tutelle :
• en Belgique à l’Institut Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de Beauraing
• au Luxembourg dans deux écoles privées.

Ces trois pays se sont regroupés en une seule province en 1998, dont le siège régional est au Luxembourg.

La congrégation est présente :
• en France, en Belgique et au Luxembourg. C’est la Province Europe
• en Côte d’Ivoire (1967) où se trouve le noviciat d’Afrique
• en République démocratique du Congo (1948, malgré l’assassinat de sept d’entre elles en 19643) où elles travaillent notamment à l’hôpital de Bumba et dans quatre autres communautés dont un postulat
• en Algérie (1841) où elles sont 19 actuellement
• en Italie (1920) où elles ne sont plus présentes que dans une seule maison à Rome
• en Corée du Sud (1966) les Sœurs y œuvrent dans une quinzaine de paroisses
• au Cambodge
• au Chili (1967, où elles sont une dizaine aujourd’hui

Cathédrale de TOUL