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Mercure, thermes et poteries gallo-romaines au parc archéologique de Bliesbruck

Veni, vidi, vici Bliesbruckum hortum !

lundi 31 octobre 2011, par Emilien Martin

Le 11 octobre, Mmes Pauget (Arts plastiques), Varinot (Histoire-géo) et Diss (Latin) ont accompagné un groupe d’élèves de 3e lors d’une visite du parc archéologique gallo-romain de Bliesbruck-Reinheim, situé sur la frontière franco-allemande.

Cette journée sur les chapeaux de roues a commencé par un long trajet en bus, suivi illico par la visite d’une exposition consacrée à Mercure, avatar romain du dieu grec Hermès. L’exposition présentait des sculptures du dieu romain, et grâce aux explications des guides, les élèves ont appris à le reconnaître au travers de ses attributs récurrents. Sophie a beaucoup ri en découvrant que les sculpteurs n’hésitaient pas à représenter le dieu avec des parties que la pudeur nous fait aujourd’hui dissimuler. « Ce qui m’a surpris, relève Jérémy, c’est la différence entre les statues romaines et gauloises. » À la fin de l’exposition, les élèves ont pu réaliser des ex-voto : « À l’époque, explique Thomas, quand on avait fait un vœu qui s’était réalisé, on remerciait le dieu en faisant un ex-voto, et sa forme changeait avec le vœu : si on a eu le bras guéri, on faisait un ex-voto en forme de bras. » Et Maxime de poursuivre : « L’ex-voto en fait, c’est une plaque de métal et on écrit du côté bronze à l’envers, en majuscules avec un repoussoir, pour que ça soit à l’endroit du bon côté. » Cette définition n’engageant que son auteur, car elle est fausse !

Après un pique-nique sous une tente, la deuxième activité marquante de la journée consistait en un atelier poteries : rassemblés autour d’une table couverte de tessons découverts sur le site par des archéologues, ils ont découvert quels types d’objets étaient formés par ces fragments, et leur utilité respective. Avec ses mains habiles de potier professionnel et son accent local très prononcé, l’animateur a ensuite transmis aux élèves les gestes rudimentaires de l’artisanat gallo-romain. Le spectacle du potier à l’œuvre a « scotché » les élèves qui, admiratifs, observaient les ustensiles du quotidien fleurir sous leurs yeux. Quand on leur a laissé la place devant le tour, ils auraient tous voulu relever le défi, mais le temps manquait : ceux qui ont pu tenter leur chance ont profité des encouragements de leurs camarades (mais le succès n’a pas toujours suivi). Certains ont pu récupérer leur production, sèche mais non cuite : la cuisson porte généralement les pots à 1 000° et dure douze heures, suivies de douze heures supplémentaires de refroidissement.

Attitude 20/20

Enfin, la visite des vestiges des thermes a permis au groupe de s’illustrer par sa discipline et ses connaissances : les guides ont remercié les professeurs et les élèves pour l’attitude de ces derniers, leur répartie, leur participation et leur respect mutuel. « On est fières quand on accompagne un groupe comme ça, avoue Mme Pauget. Ça ne se passe pas toujours comme ça. » Dans les thermes, l’imagination allait bon train grâce aux explications des guides : ce lieu était essentiel à l’hygiène bien réglée des gallo-romains, qui passaient du bain tiède d’abord, au bain froid ensuite. Florian s’en souvient : « Dans les thermes, les bains n’étaient pas placés au même endroit selon la chaleur de l’eau. » Parmi les pratiques qui ont également marqué les visiteurs (le 11 octobre), l’utilisation d’un strigile pour racler l’huile dont les visiteurs (à l’époque) s’enduisaient le corps.

À raison de 2h30 de trajet et 1h30 pour chaque atelier ou visite, la journée était déjà bien avancée et il fallait songer à repartir. « C’était très bien, reconnaît Gabriel, mais c’est dommage qu’on n’ait pas visité tout le parc. » « Quand je vois tout ce qu’on a vu et tout ce qu’on a manqué, songe enfin Mme Pauget, ça me donne envie d’y retourner en famille. »

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